Cannes : L’historique « Lazaridès » revient

Transformée en randonnée cyclotouriste puis frappée de plein fouet par la crise sanitaire ces deux dernières saisons, la Lazaridès, cyclosportive historique visitant l’arrière-pays Cannois, est enfin de retour cette année le 23 avril. Elle propose 2 parcours, de 112 et 164km, absolument sublimes qui constitueront la première manche du Challenge Granfondo Alpes-Maritimes.

La Lazaridès est la plus ancienne cyclosportive des Alpes-Maritimes, créée il y a tout juste 30 ans en 1992. Mine de rien, l’épreuve mérite assez amplement son appellation de « classique » du calendrier cyclo. Pourtant ces dernières années n’ont pas été très simples. Après près d’un quart de siècle d’existence, l’épreuve avait tout d’abord été transformée en randonnée cyclotouriste. Fin 2019, grâce à la nouvelle dynamique insufflée dans le Département 06 par le Challenge Granfondo Alpes-Maritimes, les dirigeants de l’ES Cannes, l’historique club organisateur, avaient finalement décidé de remettre en place pour 2020 un format cyclosportif chronométré. Nous connaissons tous la suite : confinement, Covid, puis rebelote pour 2021…

Il aura donc fallu attendre 2022 pour que la 27e édition de la Lazaridès voit le jour. Mais avant de parler du parcours qui vous attend, faisons un petit crochet par l’Histoire. Car la Lazaridès célèbre bien sûr un champion : Apo Lazaridès. De son vrai prénom « Jean-Apôtre », il est un champion français d’origine grecque, de l’immédiat après-guerre. Vainqueur en 1946 du fameux « Petit Tour de France », un Tour raccourci à 5 étape, reliant Monaco à Paris et qui annonçait le retour du « vrai » Tour de France l’année suivante. Brillant grimpeur, il fût l’un des équipiers dévoués du cannois René Vietto. En 1948, il devient même vice-champion du Monde sur route. Apo vécu bien sûr sur la Côte d’Azur et porta les couleurs de l’ES Cannes. Le lien est donc fait!

Apo Lazaridès

Côté parcours, la Lazaridès offre un magnifique condensé des paysages de l’ouest des Alpes-Maritimes et du Haut-Var. Le départ ne s’effectue pas de la Croisette mais de l’anneau cyclable de Cannes la Bocca. Moins « prestigieux » certes mais plus pratique pour se garer, se regrouper et partir tranquillement vers la sortie de la ville par un fictif de 7km. Là, vous traverserez tout d’abord l’Estérel afin de rejoindre le lac de Saint-Cassien et vous diriger vers les villages perchés du Pays de Fayence. Fayence, Seillans, le col de Bourigaille puis Mons. C’est au niveau de ce village haut perché (d’où il serait dommage de ne pas admirer le panorama!) que les deux parcours se séparent. Le 112km rebascule vers le littoral pour une longue descente jusqu’au Tanneron (célèbre pour son mimosa…mais ce n’est plus la saison!) qui constituera la dernière difficulté du jour.

Le parcours de 164km continue lui à grimper après Mons, jusqu’au col de Valferrière, point haut du parcours à 1168m d’altitude, avant d’aller visiter le sublime Plateau de Caussols. Vue mer garantie ! Une longue descente via le col du Ferrier vous permettra de récupérer et de profiter un peu du paysage avant de retrouver le même final que le parcours 112km dans le massif de Tanneron. C’est d’ailleurs au sommet de ce Tanneron que le chronomètre sera arrêté, vous permettant de rentrer en toute sécurité sur l’anneau cyclable de la Bocca quelques kilomètres plus bas.

Deux parcours qui permettront donc à tout un chacun de trouver son compte, les dénivelés n’étant pas insurmontables (1800m+ pour le 112km, 2500m+ pour le 164km) et la répartition des difficultés les rendant assez accessibles. Notez que vous pourrez également effectuer le parcours 112km (et uniquement celui-ci) au format randonnée, sans chrono.

Pour l’après-course, des services de restauration vous seront proposés et un concert est prévu pour assurer l’ambiance. Au niveau des tarifs, la Lazaridès reste dans des standards très corrects avec un prix à partir de 37€ pour les licenciés FFC jusqu’au 16 avril. Nous vous conseillons donc de vous inscrire avant l’augmentation de tarif de dernière semaine (+7€), pour votre porte-feuille… mais aussi (voire surtout!) pour les organisateurs qui après des années bien difficiles ont besoin d’avoir un peu de visibilité sur leur nombre d’engagés!

Pour s’inscrire : INSCRIPTIONS – LA LAZARIDES CYCLOSPORTIVE

L’équipe de Granfondo France sera présente à Cannes, nous vous donnons donc rendez-vous le 23 avril sous le soleil azuréen.

Pour en savoir plus :

le site de la Lazaridès : LA LAZARIDES CYCLOSPORTIVE – Cannes – Côte d’Azur – France

le site du Challenge Granfondo Alpes-Maritimes : https://granfondo-alpesmaritimes.com/

L’Héraultaise-Roger Pingeon : le retour de l’hiver!

En avril ne te découvre pas d’un fil. Voilà un adage qui prend tout son sens en ce dimanche 3 Avril pour les quelques centaines de concurrents présents sur la ligne de départ de l’Héraultaise – Roger Pingeon. Le soleil est à son zénith mais ses rayons réchauffent seulement les cœurs, pas les corps. Et pourtant tous auront à cœur de faire corps avec leur deux roues préféré sur les 140km ou 160km du parcours tracé dans l’arrière pays de Montpellier.

8h45 après quelques longues minutes d’attente sur la ligne de départ dans la commune de Gignac, chaudement vêtu pour la plupart, les coureurs s’élancent. En selle! Le début du parcours plutôt roulant est idéal pour s’échauffer et surtout se réchauffer car le thermomètre flirte avec le 0 degré. Fort heureusement le vent encore bien présent samedi semble s’être couché. Ce n’est qu’au kilomètre 15 que la route s’incline légèrement, à peine suffisamment pour mettre le petit plateau et créer un petit écrémage de ce peloton bien fourni. 4km de montée histoire de « débloquer » un peu le moteur de s’ouvrir les bronches pour la suite des évènements. Des évènements qui n’arriveront que bien plus tard, car les 40km à suivre s’annoncent encore très roulant. La principale difficulté est de gérer les écarts dans ce peloton qui avance au ralenti. Personne n’a en effet ni le courage ni l’envie d’étirer ce long serpent multicolore, qui se prépare à cracher son venin quand la course démarrera réellement.

C’est au kilomètre 60, à la bifurcation des 2 parcours que les choses et surtout les jambes des coureurs s’enveniment. Le 140km file tout droit et tout à droite pour le 160 qui prend la direction du majestueux Cirque de Navacelles, clic clic clac clac, on entend le cliquetis des dérailleurs pour mettre sa chaine tout à gauche ou presque. Ne voyez pas de connotation politique à ce jeu de mots, même en cette période électorale, là n’est pas le sujet, le seul objectif ici est d’être l’heureux élu sur le podium tout à l’heure. Un heureux élu qui cela ne fait aucun doute sera parmi la grappe de 10 qui à la pédale prend la poudre d’escampette et prend une avance irréversible sur le reste du peloton qui s’est scindé tout naturellement en plusieurs morceaux. La pente est sévère, pas possible de se cacher, et celle dans la remontée du cirque de Navacelles l’est plus encore. Pas question de faire le clown au risque d’exploser littéralement. A peine le temps de tourner la tête et de jeter un œil au sublime panorama qui nous est offert (car le cyclosport c’est cela également!) qu’il faut déjà, au sommet, remettre le grand plateau et continuer son effort pour ne pas voir de concurrents revenir de l’arrière, voire éventuellement  en rattraper quelques uns qui auront « casser le moteur ». Cela donne toujours un élan au moral lorsque l’on rattrape un coureur en perdition. Le cycliste à quelque chose de sadique, il aime se faire mal mais plus encore aime faire mal aux autres. Cela est valable également pour les autres sports dès lors qu’il y a compétition. A ce petit jeu de sado-masochiste le plus sado (ou le plus maso) est Julien MARIE  du Team CR4C. Il devance sur la ligne Alexandre DE MARRANS pensionnaire de GRENOBLE METROPOLE 38. Antoine LEY  du TEAM BAUDILLE CYCLISME complète le podium. 

Il a fait froid, mais nous avons vécu une belle journée de sport au cœur d’un site majestueux. Une journée ensoleillée, au sens propre comme au figuré. Une journée dont pour la plupart d’entre nous garderons un  bon souvenir. Une journée que l’on aura à cœur de revivre l’année prochaine. En attendant d’autres bons souvenir sont à venir. La saison 2022 ne fait que commencer, elle est promise à un bel avenir. Pour nous cycliste la route est notre Terre Promise, et les plus belles sont à venir. Rendez vous le 17 Avril en Ardèche au départ de la COIRONNAISE.

Résultats

Thomas Becarud du Team Granfondo France, 10e au scratch et vainqueur de sa catégorie sur le parcours 160km

Reprise au Tour de l’Hortus!

Par Thomas Bécarud, « reporter-proseur-coureur » pour Granfondo France

Dimanche 20 Février 2022, 11h pétante, c’est l’heure. L’heure d’aller à la messe? Non, l’heure de prendre le départ du tour de l’hortus, et de lancer la saison de ceux qui l’ont  » religieusement » préparée tout l’hiver pour être prêts au rendez-vous. Un rendez vous très attendu après deux saisons tronquées à cause de….faut-il vraiment le préciser? Inutile, tout le monde devine de quoi il s’agit. C’est du passé (espérons le) alors allons de l’avant et voyons la saison à venir comme un futur plein d’avenir.  Le plus beau, et le plus dur, sont à venir. En selle !

Voilà déjà 4 ans que la petite commune de Valflaunès accueille les cyclistes le 3ème dimanche de février. En plein cœur d’un mois d’hiver, où souvent le froid « fait vriller », c’est une nouvelle fois sous un beau soleil printanier que s’est déroulée cette édition. Les cuissards courts sont donc de rigueur au départ de cette cyclosportive au format course plus que cyclosport puisqu’il faudra faire une boucle de 22 kilomètres 4 ou 5 fois, selon la formule choisie. 88 ou 110 kilomètres donc à parcourir. Deux départs différents , séparés d’une dizaine de minutes afin d’éviter toute confusion dans les classements. Les coureurs du 110kms s’élancent en premiers, un peloton d’environ 80 unités partent sillonner les routes de l’Hérault bien décidés à en découdre avec leurs adversaires, à faire en sorte que l’équipe adverse serre, bref tous veulent à leur manière et avec leurs jambes jouer les héros. Le parcours comprend deux difficultés, deux bosses assez roulantes qui demandent des qualités intrinsèques de rouleur plus que de grimpeur pur. Dans ce type de montée l’effet aspiration joue pleinement et il faut avoir beaucoup de watts sous la pédale pour s’échapper de la meute. Un bon de sortie que 3 coureurs parviennent à s’octroyer à la force de leurs mollets dès le 2éme tour. Ils ne seront rejoins qu’une fois la ligne d’arrivée franchie. Quelques concurrents tenteront à tour de rôle de « faire la jonction » mais en vain, l’avance des 3 fuyards ne cesse d’augmenter au fil des tours. C’est donc pour la médaille en chocolat que vont se battre les coureurs encore présents dans le peloton. Un peloton réduit à peau de chagrin après 5 tours rondement menés. 

C’est CHAPEL Nicolas de Teyran Bike qui s’impose devant PIRARD Maxin de Cycling Vlaanderen. RIBAS Clément de Bézier méditerranée Cyclisme complète le podium.  Le peloton est quant à lui réglé au sprint  pour la 4éme place par DAGORNE Florian de Teyran bike

Ainsi s’achève cette belle journée de sport organisée par l’AC MONTAGNAC. Une épreuve qui donne le coup d’envoi du Match 2022. Un match que l’on espère voir se jouer sans aucun arrêt de jeu. Et pour ceux qui ont peur de rester trop longtemps sur le banc de touche, les organisateurs vous donne rendez vous le 20 Mars pour la Montagnacoise. Une course au schéma à peu près similaire. 3 tours de 40 kms seront au programme. Alors héros d’un jour Hérault toujours.

Infos et résultats

L’Arvan villar, dessert de la Trilogie de Maurienne

Thomas, notre cycliste-écrivain, était le week-end dernier sur l’Arvan Villar, dernière épreuve de la Trilogie de Maurienne.

« Entrer dans ce monde plat nous desserre » écrivait Nekfeu dans son célèbre morceau humanoïde. Une belle métaphore dans laquelle on retrouve l’image d’un menu avec entrée-plat-dessert. Mais quel rapport avec le vélo allez-vous me dire? A priori aucun. Sauf si l’on a une pensée pour une belle épreuve cyclosportive,  » la trilogie de la Maurienne », l’Arvan Villar pour les puristes, qui s’est déroulée ce week-end sur 3 jours. Un menu copieux avec en entrée, le vendredi, l’enchainement col du Chaussy Madeleine, en guise de plat de résistance le samedi, le Télégraphe et le mythique Galibier et pour finir en dessert le dimanche, une belle course de 120 kilomètres à travers la Maurienne. C’est dans  ce dessert, sans un mètre de plat, que ma plume va entrer pour vous en faire une visite guidée. C’est parti, à table. Euh.. en selle.

 8h,  dimanche 11juillet, voici la petite commune d’Hermillon très animée. Animée par quelques centaines de cyclistes animés par une même envie, celle de tout donner sur les routes de la Maurienne (jusqu’à finir inanimés?) souvent qualifiée de plus grand domaine cyclable du monde. Environ 200 coureurs présents sur la ligne de départ visages masqués, avant d’avoir le masque dans le col du Glandon ou pour d’autres de se démasquer dans la dernière montée, celle de la Toussuire au sommet de laquelle est jugée l’arrivée. Chacun son niveau, chacun son objectif, mais tous ont une ambition commune, celle de prendre du plaisir sur leur vélo dans ce véritable jardin d’Eden pour cycliste. 

Un jardin magnifique qui sera vite débroussaillé.  Dès la première petite difficulté, après une vingtaine de kilomètres de plat le peloton explose et les groupes de niveaux se forment. Avant même l’entrée, le col du Glandon, ce petite amuse gueule provoque quelques indigestions. Mais vite un petit gel, vu comme un pansement gastrique, et c’est parti pour l’ascension du col du Glandon. Une vingtaine de kilomètres de montée, on  prend de la hauteur pour voir si l’on a su élever son niveau grâce à l’entrainement. Un niveau que l’on souhaite toujours plus haut mais qu’il ne faut surtout pas surévaluer. Une règle d’or vaut en montagne : ne pas se mettre dans le rouge, savoir lisser son effort, évoluer au maximum de ses capacités, sans chercher à les dépasser. Car le terme « repousser ses limites » fait partie du langage imagé. On peut pousser jusqu’à ses propres limites mais si on les dépasse se sont-elles qui nous repoussent et non l’inverse. Alors chacun évolue à son propre rythme, son propre niveau. Sur un tel parcours c’est du chacun pour soi, il n’y a pas d’autre stratégie que celle dictée par ses propres jambes. 

L’entrée avalée direction le plat de résistance, un plat peu copieux mais ô combien gastronomique grâce à la beauté de ses paysages. En effet le petit col du Mollard a quelque chose de très pittoresque,  qui le rend aussi beau que le Glandon est grand. 6kms de montée sur une petite route sinueuse, un long ruban gris comme les aime le peloton, ce long serpent multicolore. Au pied de la Toussuire, à Saint Jean de Maurienne, le serpent  très allongé va devoir aller chercher au fond de lui même le peu de venin qu’il lui reste pour rallier l’arrivée. Une longue montée plutôt dure à son entrée, un dessert dans lequel on entre les deux roues dans le plat. Qui dit dessert dit forcément sucre, et il va en manquer à beaucoup qui finiront en « hypo », en » fringale » pour reprendre les termes du jargon. Pour éviter cela, on met une dernière fois la main à la poche,  pour vite avaler un gel, et finir l’épreuve avant que ce soit elle qui nous finisse. Nous voici au terme de ce repas gargantuesque, et c’est Jocelyn GUILLOT de Bourgain Cyclisme qui a eu le plus gros appétit. Il devance sur la ligne son coéquipier Aurélien DOLEATTO et Thomas LEMAITRE de Saint Raphaël Triathlon. 

Un tel repas mérite bien un petit digestif, Alors coureurs et organisateurs se retrouvent tous ensemble dans la salle des fêtes de la sympathique commune d’Hermillon autour d’un traditionnel repas d’après course aussi convivial que savoureux. Voila une belle épreuve, organisée de main de maitre, dans le pur état d’esprit cyclosport, qui se termine. Nul doute qu’elle laissera en plus de l’acide lactique dans les muscles beaucoup de souvenirs que l’on aura à cœur de revivre en 2022. Merci à Ludovic Valentin et son équipe. Bonne digestion à tous les participants, et rendez vous le 1er Aout pour un autre festin à l’occasion de la Madeleine.  

Thomas BECARUD